mardi 7 octobre 2008

La Monnaie de ta pièce

Depuis une quinzaine de jours, les directeurs d'agences et les conseillers bancaires observent un comportement inédit de la part des consommateurs. Face à la fébrilité des marchés financiers, les particuliers ont spontanément changé la donne en modifiant leur rapport à leur argent placé en banque. Remboursement des frais de transfert des entrants, gratuité des frais d'entrée/sortie pour les assurances vie, gratuité des services bancaires, actions ou paquet d'Opcvm offertes, etc. sont autant de gestes commerciaux qu'il n'est pas rare d'observer actuellement. Forts d'une confiance inédite, on constate un inversement des rôles avec de plus en plus de clients qui n'hésitent pas à demander la rémunération de leur argent laissé en banque. Une posture véritablement historique puisque l'épargnant considère aujourd'hui qu'il « prête » son argent à son banquier. Ce dernier souscrira à ce « crédit » à la hauteur des taux qu'il pratique lui-même : 16 % pour du court terme ( à l'instar d'un crédit à la consommation) 5,9 % pour un crédit équivalent à un emprunt immobilier sur le long terme.
A défaut de la négociation d'un taux rémunérateur satisfaisant, le client opérera une migration de ses comptes vers un établissement bancaire plus coopératif.

Ces démarches individuelles trouvent un appel à la coordination à travers un mouvement lancé sur le Net le 3 octobre. On apprend, de source journalistique, qu'un communiqué anonyme se répand dans les rédactions et sur la toile, invitant les consommateurs à « renégocier systématiquement la valeur de leur argent déjà placé en banque ». Cet appel se dit « inciter à la responsabilité individuelle face à la crise boursière et à l'opacité de l'état financier de nos banques française (…) L'absolu manque de transparence actuel laisse d'une part suspecter des fautes financières aussi sérieuses qu'inavouables et dénote, d'autre part, du manque absolu de considération pour l'épargnant que l'on force aujourd'hui au partage des risques qu'il n'a pas provoqués. »